L’eau doit rester un bien commun
Le 14 novembre la Commission européenne a approuvé le « Plan d’action pour la sauvegarde des ressources en eau de l’Europe » (Blueprint to Safeguard Europe’s Water Resources). Il s’agit du document politique européen le plus important en matière d’eau depuis la Directive Cadre Européenne sur l’eau de l’an 2000. Le « Plan » porte sur le bon état écologique des eaux, la gestion « rationnelle » (économique et financière) de l’eau, la vulnérabilité de l’Europe face aux inondations et aux sécheresses, la promotion de l’innovation technologique…
Le « Plan » comporte dix-huit objectifs dont la majorité concerne des questions économiques et financières. Parmi les quatre modalités d’action, une large place est réservée aux instruments facultatifs (les étiquetages et les certifications sont laissés à la liberté des opérateurs) alors que l’application du système du prix de marché, selon le principe « consommateur payeur », est obligatoire. Le menu est impressionnant. La Commission et ses services méritent d’être félicités pour le travail réalisé. Pourtant, les choix opérés par l’exécutif européen au niveau des principes fondateurs font problème et, avec eux, les priorités d’action et les propositions. Ce qui frappe surtout c’est que le futur de l’eau en Europe ne donne aucun souffle européen, ne présente aucune spécificité européenne politique, institutionnelle, culturelle. L’eau est traitée comme une affaire de gestion.
La suite de l’article de Ricardo Petrella paru dans La Libre Belgique sur le site de l’IERPE