COVID-19 : l’assainissement en première ligne

L’aggravation de la pandémie du Covid-19 place en première ligne les opérateurs de l’assainissement, régies publiques et entreprises privées, comme les très nombreuses entreprises sous-traitantes qui concourent à l’exercice d’un service public plus que jamais essentiel en cette période critique.

La France compte 21 000 stations d’épuration (STEP), mais rien de commun entre les gigantesques installations des grandes métropoles, dimensionnées pour traiter les eaux usées (et pluviales), de plusieurs centaines de milliers d’équivalent-habitants (EH), avant de les rejeter, après abattement partiel des divers polluants et virus pathogènes qu’elles contiennent, dans le milieu naturel (rivières et fleuves), et l’immense majorité de petites stations implantées en milieu rural et semi-urbain.

Ces dernières ne disposent pas d’un traitement de désinfection extrêmement poussé avant rejet dans le milieu naturel (UV, filtration membranaire…), mais de procédés plus rustiques, à l’efficacité parfois aléatoire, surtout si les infrastructures sont très anciennes, et que leur entretien est parfois sommaire.

Situation qui s’est par ailleurs dégradée depuis la liquidation d’une majorité des Services d’assistance technique aux stations d’épuration (SATESE), engagée au début des années 2000, au prétexte de la concurrence « libre et non faussée », que nous n’avons cessé de combattre et de dénoncer.

Ajouter aussi que l’auto-contrôle réglementaire, comme la validation des indicateurs de performance des systèmes épuratoires par les services déconcentrés de l’Etat ont tout autant souffert de la RGPP puis de la MAP, ces posologies ultra-libérales, initiées sous le gouvernement Sarkozy (« en même temps » que le Grenelle de l’environnement…), puis poursuivies sous celui de François Hollande…

Il faut aussi rappeler une donnée technique élémentaire. Aucune STEP, aussi sophistiquée soit-elle, n’élimine jamais l’intégralité des polluants et virus pathogènes contenues dans les eaux usées, mais en « abat » un pourcentage très variable.

Soulignons ensuite que le « risque coronavirus » ne sera pas de même ampleur si ce sont 3, ou 30 millions de Français, même « porteurs asymptomatiues », parfois qualifiés de porteurs sains, qui sont contaminés…

Avec le passage au stade 3, les services d’eau et d’assainissement qui disposaient de plans de continuité d’activité (PCA), les ont activés.

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Un commentaire de Didier Dumont, responsable du collectif Eau et Assainissement de la Fédération CGT des Services Publics, et qui travaille à la station d'épuration du SIAAP à Achères, précise quels sont les  risques connus et supposés pour les travailleurs du secteur.