La Red Agua Pública demande au Ministère de la Santé espagnol que le processus de transposition de la directive européenne sur l'eau potable soit participatif et transparent

Traduction en français du communiqué de la Red Agua Pública

9 juin 2021

Le 16 décembre 2020, le Parlement et le Conseil de l'Union européenne ont adopté la directive 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Cette directive a remplacé la directive actuelle datant de 1998, qui était clairement dépassée. La révision de la directive a été motivée, en grande partie, par la pression exercée par l'initiative citoyenne Right2Water "Le droit à l'eau et à l'assainissement en tant que droit de l'homme", soutenue par près de 2 millions de citoyens européens et de nombreuses organisations sociales qui ont fait valoir que l'approvisionnement en eau ne peut être régi par les règles du marché intérieur, qu'il doit être en dehors du processus de libéralisation et qu'il doit répondre à des conditions strictes d'information, de participation du public et de responsabilité, le tout dans le contexte général de la reconnaissance du droit de l'homme à l'eau.

Malgré le fait que le Parlement européen ait pris en compte les demandes de l'initiative Right2Water, lors du processus de révision de la directive de 1998, une partie importante des demandes des citoyens a été reléguée au second plan, de sorte que la directive approuvée en décembre 2020, bien qu'elle représente un important pas en avant par rapport à la précédente, ne couvre pas la partie fondamentale des demandes des citoyens exprimées dans l'initiative Right2Water.

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Au revoir Tesla! La Berliner Wassertisch organise la résistance contre Tesla

Communiqué de presse de la Berliner Wassertisch
Berlin, 28 Avril 2021

Les organisateurs ont été submergés par les réactions à l'invitation du Conseil de l'eau de Berlin (Berlin Wasserrats), le 27 avril 21, à la conférence en ligne "Tesla accapare-t-il l'eau de Berlin ?": Les intéressés ne sont pas seulement venus du Brandebourg et de Berlin, mais aussi de Fribourg et de Sarrebruck, de Munich et de Toronto. L’European Water Movement (EWM), et le Transnational Institute (TNI) ont également manifesté leur intérêt.

Dorothea Härlin, cofondatrice de la Berliner Wassertisch, a souligné dans son introduction : "Nous, les Berliner Wassertisch, n'avons pas lutté pendant des années pour la remunicipalisation de la société des eaux de Berlin (Berliner Wasserbetriebe) et cofondé la Blue Community de Berlin, pour que maintenant Tesla avec sa production, extrêmement discutable dans son écobilan, s'empare de notre eau et pollue encore plus nos eaux - la situation est déjà assez mauvaise comme ça." 

La porte-parole, Ulrike von Wiesenau, commente : "Aux portes de Berlin, la construction d'une usine automobile sans approbation finale du gouvernement s'effectue à marche forcée. Chaque jour, de nouveaux éléments sont découverts, bien que des questions fondamentales, telles que la question des eaux souterraines, ne soient toujours pas résolues. Le manque de transparence, les accords ignorés et la référence aux secrets commerciaux et d'affaires ne sont pas propices à un climat de confiance."

Au cours du débat, il est apparu clairement que de nombreux collectifs et associations environnementales se battent depuis longtemps contre Tesla, mais qu'ils n'ont jusqu'à présent pas réussi à s'imposer seuls face à cette gigantesque entreprise. Tout le monde était d'accord pour dire qu'avec toutes ces connaissances accumulées et le réseau des nombreux acteurs actuel et à venir, ils pourraient cependant faire quelque chose contre une entreprise mondiale qui ne pense qu'au profit.

Une première exigence de cette alliance encore jeune est, comme le dit Erwin Nolde, ingénieur spécialisé dans le traitement des eaux usées et cofondateur de la Blue Community de Berlin : "Tesla doit au moins appliquer la même norme que Volkswagen. Volkswagen a installé son propre système de recyclage de l'eau avec son propre traitement des eaux usées dés sa création avant la Seconde Guerre mondiale. C'est désormais la norme dans presque toutes les grandes entreprises. Nous demandons aux responsables politiques de ne plus délivrer de permis partiel, et certainement pas de permis définitif, tant que cette mesure n'aura pas été mise en œuvre par Tesla."

Tous les participants se sont accordés sur cette demande et sur le fait que cette conférence en ligne va être le signal de départ de nouvelles actions communes. Les diverses contributions ont également montré que la résistance locale des habitants contre la destruction de leur "paradis", comme l'a dit un participant de l’initiative citoyenne de Grünheide (BI Grünheide), est extrêmement importante. La production de voitures électriques comme prétendu salut contre le changement climatique a également été remise en question à plusieurs reprises.

Avec l'expérience de la Berliner Wassertisch acquise dans sa lutte contre des entreprises mondiales, comme RWE et Veolia à l'époque, on peut attendre beaucoup de cette nouvelle alliance.

Contact presse: Ulrike von Wiesenau +49(0) 1573-4077795

Cotation de l'eau en Bourse : NON merci

Bruxelles, 22 mars 2021

L'European Water Movement s'associe à la dénonciation de Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'eau, qui a exprimé le 11 décembre dernier sa vive inquiétude à l'annonce que l'eau, comme n'importe qu'elle matière première, sera négociée sur le marché des " contrats à terme " de la Bourse de Wall Street.

Le début de la financiarisation de l'eau marque un avant et un après pour ce bien essentiel à la vie sur Terre.

Il s'agit d'une étape historique qui ouvre la porte à la spéculation du grand capital et à la marginalisation des territoires, des populations, des petits agriculteurs et des petites entreprises, et qui constitue une menace sérieuse pour les droits humains fondamentaux. 
L'eau est déjà menacée par la croissance démographique, par la consommation et la pollution croissantes de l'agriculture intensive et de la grande industrie, par le réchauffement de la planète et le changement climatique qui en découle.
 C'est une nouvelle choquante pour nous, et elle est criminelle parce qu'elle tuera surtout les plus démunis de la planète.

Selon l'ONU, un milliard de personnes n'ont aujourd'hui aucun accès à l'eau potable et trois à quatre milliards n'y ont pas suffisamment accès. Huit millions de personnes par an meurent de maladies causées par manque de ce bien précieux.

Cette opération spéculative rendra vaine en pratique la résolution fondamentale de l'Assemblée générale de l'ONU de 2010 sur le droit universel à l'eau et, en Europe, représentera un nouveau camouflet pour les presque 2 millions de citoyens européens qui ont signé en 2013 l'initiative citoyenne européenne (ICE) Right2Water pour sortir l'eau du marché et exclure tout profit sur ce bien.

Si aujourd'hui l'eau peut être cotée en bourse, c'est parce que depuis longtemps elle est considérée comme une marchandise, soumise à une logique de profit et une gestion privatisée. Afin d'inverser définitivement la tendance, de sécuriser la ressource en eau et de défendre les droits fondamentaux des citoyen-ne-s

NOUS DEMANDONS aux institutions de l'UE de :

  • prendre une position officielle contre la cotation de l'eau en bourse et de déclarer que l'eau est un bien inaliénable non soumis à la marchandisation et au commerce;
  • empêcher l'accaparement des masses d'eau par l'allocation de droits de prélèvement qui garantissent le principe de solidarité, la protection de l'équilibre des écosystèmes aquatiques ainsi que la qualité et la quantité de l'eau destinée à la consommation humaine;
  • fixer formellement ces exigences dans la législation européenne sur l'eau, en particulier la directive-cadre sur l'eau, ainsi que la référence à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies de 2010 et à la résolution du Parlement européen de 2015;
  • exiger des investissements pour réduire de manière drastique les fuites dans les réseaux d'eau;
  • exiger des investissements pour préserver le territoire des risques hydrogéologiques.

En ce qui concerne les droits humains fondamentaux, le droit à l'eau et à l'assainissement des Nations unies doit être inclus dans la législation européenne (résolution 2010 de l'Assemblée générale des Nations unies et résolution 2015 du Parlement européen).

Nous appelons les États membres et les institutions européennes à inclure le principe du droit humain à l'eau dans le Plan d'action du pilier européen des droits sociaux. Pour cela, nous avons besoin d'une proposition concrète.

Alors que plusieurs millions de personnes se voient refuser le droit d'accéder aux services essentiels, il est consternant que la Commission ne propose un premier rapport européen sur l'accès aux services essentiels que pour 2023. Il est donc trop tard pour finaliser des propositions législatives concrètes au cours de cette législature, et nous demandons donc que ce point soit avancé à 2022.

L'eau pour la vie, pas pour le profit !

Ce 22 mars 2021, les Nations unies célèbrent la Journée Mondiale de l’Eau autour du thème officiel « la valeur de l’eau ». Ce choix de thème doit nous alerter : de l’idée de valeur à celle de prix, il n’y a qu’un pas ! Or donner une valeur financière à la nature est un phénomène grandissant qui vient d‘atteindre son paroxysme avec l’entrée en bourse de l’élément le plus essentiel pour l’humanité et la vie : l’eau.

L’entrée de l’eau en bourse : un crime contre le vivant !

Le 7 décembre 2020, la plus grande société mondiale d'échange de produits dérivés financiers, CME Group, a lancé le premier marché à terme de l'eau. Les investisseurs et spéculateurs peuvent désormais parier sur l’évolution du cours de l’eau en Californie.

En théorie, les contrats à terme doivent permettre de lutter contre la volatilité des prix et offrir une sécurité pour les agriculteurs. La réalité, elle, a largement montré le contraire.

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Manifeste pour la protection des deltas européens

 
VERS UNE EUROPE VERTE PROTEGEANT LES DELTAS EUROPEENS

Monsieur Timmermans, vice-président de la Commission européenne
Monsieur Sinkevičius, commissaire européen à l’environnement

2 février 2021,

Il existe environ 10 000 deltas dans le monde, et quelque 339 millions de personnes y vivent. Beaucoup de ces deltas sont extrêmement vulnérables aux inondations, notamment en raison des effets du changement climatique et d’une mauvaise gestion des bassins fluviaux. Les deltas sont des systèmes côtiers formés par l'apport d'eau et de sédiments des rivières, ce qui les rend doublement vulnérables au changement climatique et à d'autres facteurs de changement global sur le territoire. Leur intégrité physique, écologique et socio-économique est menacée à la fois par les changements du milieu marin (élévation du niveau de la mer, augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes littorales...) et par l’utilisation des terres et la gestion de leurs bassins hydrographiques (diminution du débit des rivières, blocage des sédiments par les retenues...).

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