Nous, les organisations à l’initiative du Plan de Choc Social, nous considérons que le « Décret-loi royal 8/2020 du 17 mars, prenant des mesures urgentes extraordinaires pour faire face à l’impact économique et social du COVID -19 » est très loin de parvenir à protéger la majorité de la société et, en particulier, de la classe ouvrière.
Si le gouvernement ne souhaite vraiment laisser personne au bord du chemin, comme ce fut le cas en 2008, il doit élargir sa vision. Il y a des mesures qui doivent être appliquées de toute urgence pour ne plus mettre des vies en danger et éviter un effondrement sanitaire et social.
Le gouvernement doit écouter les centaines de syndicats, d’organisations et de plateformes antiracistes, féministes, écologistes et sociales qui exigent une sortie de cette crise à la fois sanitaire, sociale, climatique, écologique et économique, et que la vie soit au centre des préoccupations et non les bénéfices des grandes entreprises.
Laisser aux mains de la seule bonne volonté de l’IBEX 35, des spéculateurs et d’autres pouvoirs économiques, la protection de la société et de l’environnement n’est pas une option acceptable si on veut éviter l’accroissement des inégalités sociales, la dégradation climatique et la destruction des droits.
Nous résumons ci-après quelques mesures urgentes que nous exigeons et que nous allons défendre grâce à la solidarité, l’organisation collective et la mobilisation :
Il est clair que les mesures prises par le gouvernement pour contenir l’épidémie par le Coronavirus produisent un état d'exception et une mise en suspens substantielle de la démocratie.
Nous ne souhaitons pas nous lancer dans un raisonnement sur l'opportunité ou la nécessité de ces mesures, mais nous souhaitons plutôt mettre en évidence une contradiction qui pourrait avoir de graves répercussions sociales et sanitaires.
Dans une situation où les citoyens sont littéralement noyés sous les interdictions et les prescriptions, dans l'effort collectif et individuel pour atténuer le risque de contagion, nous n'avons lu nulle part la disposition la plus élémentaire en matière de santé et d'hygiène : l'accès à l'eau pour tous et toutes.
Dans toute l'Italie, les responsables des services des eaux mettent en œuvre, avec des nuances diverses, la pratique de la coupure d’eau en cas de fraude ou d'autres irrégularités telles que celles identifiées par le tristement célèbre article 5 du décret Lupi qui refuse l'accès aux services publics essentiels, y compris l'eau, à ceux qui sont obligés de squatter pour se loger.
C'est une violation d'un droit de l'homme encore plus odieuse et dangereuse pour la santé publique dans le contexte actuel, où la première règle rappelée par tous est précisément l'hygiène.
Le remplissage du controversé barrage d'Ilisu se poursuit malgré les critiques et les protestations véhémentes des communautés touchées le long du Tigre et des organisations de la société civile de toute la Turquie. Il y a presque deux semaines, le réservoir du barrage a atteint la ville de Hasankeyf, vieille de 12 000 ans, qui est l'un des plus magnifiques sites du patrimoine culturel et naturel de notre planète. L'apocalypse planifiée par le gouvernement turc devient lentement réalité !
Situation dans la vallée du Tigre
Pris au dépourvu et mal informés, les habitants de la vallée du Tigre, peuplée principalement de Kurdes, sont injustement contraints d'émigrer de leur terre natale. De nombreuses personnes, en particulier dans la province de Siirt, ont dû évacuer leurs villages sans prendre certains de leurs biens parce que l'eau montait rapidement.
Ce qui a été critiqué par nous et par d'autres au cours des deux dernières décennies se déroule petit à petit et les personnes déplacées sont confrontées à la paupérisation dans les nouveaux lotissements cibles. Alors qu'il est prévu d'inonder complètement 85 villages et partiellement 124 autres, la Direction nationale de l'eau (DSİ) n'a construit que quatre nouveaux lotissements, ce qui oblige des dizaines de milliers de personnes à émigrer vers Siirt, Batman, Diyarbakır et d'autres grandes villes avec de maigres indemnités. Parmi eux, plus de dix mille personnes sans terre n'ont reçu aucune compensation. Ces personnes ne sont soutenues ni par la DSİ, ni par les municipalités nommées par le gouvernement.
Situation à Hasankeyf
Après s'être approché du centre du district de Hasankeyf fin décembre, le niveau d'eau du barrage d'Ilisu a augmenté depuis juillet. Environ 35 villages ont déjà été inondés au cours des derniers mois.
Alors que des centaines de familles ont été évacuées une par une depuis août 2019, de Hasankeyf vers New Hasankeyf - le site de réinstallation situé à 2 km au nord, 40 familles vivaient encore dans le vieux Hasankeyf au cours des deux derniers mois. Ces familles devenues sans abri ne savaient pas où amener leurs animaux. Elles n'avaient accès qu'à une maison de thé et à une épicerie. Ne recevant de l'eau qu'une heure par jour, ces familles subissent maintenant un déplacement forcé. Leur nombre diminue avec l'inondation progressive de la ville.
Quand le bazar historique a été démoli avec des engins de construction en novembre, Hasankeyf a reçu un autre coup. La démolition du bazar a mis à jour des structures remontant à 2 mille ans. Les " fouilles de sauvetage " de ces structures, entreprises par le ministère de la Culture, ont suscité des critiques.
Les engins de construction continuent de détruire le patrimoine historique dans d'autres sites et la barrière de 80 mètres de haut érigée autour du château de Hasankeyf constitue un crime en termes de paysage.
Les gens qui ont déménagé à New Hasankeyf ne sont pas satisfaits de leur situation. Comme les touristes ne viennent ni dans l'ancien ni dans le nouveau Hasankeyf, des milliers de personnes ont des revenus nettement inférieurs et risquent de se retrouver au chômage. En plus des difficultés financières, un autre problème important est que l'eau du robinet est imbuvable à New Hasankeyf. C'est pourquoi de nombreuses personnes transportent quotidiennement de l'eau potable de Hasankeyf à New Hasankeyf. Alors que les habitants de Hasankeyf vivaient autrefois dans et avec l'eau, ils ont maintenant des difficultés à accéder à l'eau potable. Si les gens n'ont pas de possibilités d'emploi et si le problème d’accès à l'eau potable persiste, il est probable que les gens devront également émigrer de New Hasankeyf. Si cela se produit, la grande majorité de la population de New Hasankeyf ne sera pas composée de personnes locales. Les habitants de Hasankeyf sont plus que jamais opposés au projet Ilısu.
Nous pouvons l’arrêter malgré tout
Les personnes directement touchées de Hasankeyf et des 199 villages s’élèvent plus que jamais contre le projet Ilisu alors qu'elles subissent les impacts sociaux, culturels et écologiques désastreux qui étaient prévisibles. Presque toute la société dans les provinces touchées du bassin du Tigre considère ce projet de destruction, d'exploitation et de domination comme une grande perte et une terrible oppression.
Nous pouvons mettre fin à l'apocalypse qui se déroule dans la vallée du Tigre malgré toutes les destructions déjà causées. Nous répétons inlassablement qu'il n'est jamais trop tard pour Hasankeyf et le Tigre. Peu importe à quel moment nous abandonnerons le projet Ilısu, ce sera pour notre bien et celui des générations futures !
En 2019 en Turquie, des groupes plus divers que jamais se sont opposés au projet Ilısu et ont déclaré que Hasankeyf devait être sauvé. Chaque personne et organisation doivent réitérer cette déclaration et demander au gouvernement de cesser de remplir le barrage d’Ilısu. C'est urgent, nous n'avons pas de temps à perdre !
Contacts
Twitter (turc et anglais) : @HasankeyfKoord - @hasankeyfdicle Facebook (essentiellement turc) : @hasankeyfyasatmagirisimi Email: hasankeyfgirisimi (at) gmail.com Site web (turc et anglais) : http://www.hasankeyfgirisimi.net
Les premiers jours de remplissage du réservoir du barrage à Hasankeyf
La Red Agua Pública (RAP) déplore que les propositions présentées par le Parti Socialiste (PSOE) et Unidas Podemos (UP) pour l’adoption d'un programme gouvernemental n'incluent pas ses revendications fondamentales sur le cycle intégral de l'eau urbaine.
La RAP, bien qu'elle n'ait pas été consultée lors de la rédaction de ces deux documents, avait adressé ses revendications aux deux formations politiques.
À l'occasion des négociations visant à convenir d'un éventuel programme gouvernemental, le PSOE et UP ont récemment publié des documents résumant leurs approches programmatiques respectives. À la fin du mois d'août, UP a présenté ses propositions de reprise du dialogue en vue d'un accord global de coalition gouvernementale, tandis que le PSOE a présenté au début du mois de septembre sa proposition ouverte pour un programme commun progressiste. La RAP se déclare préoccupée par le fait qu'elle n'a pas été consultée lors de la rédaction des deux documents et, en particulier, parce que les documents susmentionnés n'incluent pas ses demandes concernant le cycle intégral de l'eau urbaine, malgré qu'elle les ait transmises au PSOE et à UP, de même qu'aux autres partis représentés au parlement.
Depuis la publication du Plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire en 2015, cette dernière est au coeur des politiques économique et environnementale de l’Union européenne. La réutilisation des eaux usées traitées étant considérée comme une des formes d’économie circulaire les plus prometteuses, la Commission européenne a pris plusieurs mesures pour promouvoir cette pratique au sein de l’Union européenne, parmi lesquelles la rédaction en 2018 d’un Règlement relatif aux exigences minimales requises pour la réutilisation de l’eau. Ce Règlement a été adopté en 2019 par le Parlement européen et le Conseil avec un nombre très important d’amendements. Dans les prochaines semaines, les négociations dans le cadre du trilogue doivent mener à l’adoption de la version définitive du Règlement.
L’European Water Movement, dont la plupart des membres sont confrontés à des projets de réutilisation des eaux usées traitées sur leur territoire, souhaite faire plusieurs remarques sur le Règlement et plus généralement sur la promotion de la réutilisation des eaux usées traitées, notamment pour l’irrigation agricole. Il nous semble en effet que tout projet doit faire l’objet au préalable d’une étude évaluant sérieusement ses impacts sanitaires, environnementaux et économiques. Une des tâches de la Commission européenne devrait être de formaliser cette étude tant que faire ce peut, afin d’aider les Etats membres à mettre en œuvre uniquement des projets viables sur ces trois points. Les mesures y compris législatives prises jusqu’à présent par la Commission européenne sur la réutilisation des eaux usées traitées poussent plutôt à une simplification et un affaiblissement de l’étude d’impacts, avec un risque non négligeable de mise en œuvre de projets allant à l’encontre de certains des objectifs de l’économie circulaire.
Le conseil régional d’Occitanie, a repris sous votre conduite et à la suite de feu la région Languedoc-Roussillon un projet d’extension portuaire à Port-la-Nouvelle (Aude). Véritable serpent de mer depuis des décennies, il vise à changer le statut du port de commerce. Nous, signataires de cette lettre ouverte, vous demandons de le revoir en prenant en considération un certain nombre d’éléments. En effet, comment imaginer qu’un projet vieux de près d’un demi-siècle puisse répondre aux défis qui sont ceux du XXIe siècle ?
Sur le plan économique, soutenir qu’un port crée de l’activité ou à contrario que c’est l’activité qui crée le port revient à s’interroger sur le paradoxe de la poule et de l’œuf ! Une chose est certaine, la première utilité d’une infrastructure portuaire est de faciliter les échanges par voie maritime. Nous cherchons vainement, dans notre zone d’influence, les activités économiques ayant un potentiel de croissance justifiant un tel investissement. Déjà, en 2013, la Commission Particulière du Débat Public, dans ses conclusions parlait à ce sujet de « contexte incertain ». Quant à supposer l’implantation pérenne d’industries lourdes sur notre port, ce n’est à l’ordre du jour ni ici, ni ailleurs…
D’ailleurs, dans son avis du 1er février 2018, la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale vous demandait de préciser à propos du projet : « les éléments permettant de justifier les besoins quantitatifs conduisant à son dimensionnement. » Aucune réponse probante de vos services !
Vous dites prévoir, grâce à cette nouvelle infrastructure, une progression des trafics actuels. A savoir que les importations d’hydrocarbures doubleraient pour passer à 1 800 000 tonnes. Où est la cohérence alors que vous ambitionnez de devenir une région à énergie positive ? De plus, les pétroliers eux-mêmes jugent ces chiffres irréalistes. Pareillement, vous imaginez exporter 1,1 million de tonnes de blé dur alors que la production ne cesse de baisser par suite de la réduction des surfaces cultivées. En cause, la baisse des subventions et des cours suite à une concurrence durable de la Russie, de l’Ukraine et du Canada. Là aussi, nous nous retrouvons en contradiction avec votre volonté affichée de promouvoir l’agroécologie, la sortie des systèmes de monoculture subventionnée et la relocalisation de la production agroalimentaire…