Pour fonctionner, l’industrie nucléaire a besoin d’eau froide. Dès son origine, elle s’est assuré l’accès à de grands volumes de cette ressource, mais la multiplication des évènements climatiques extrêmes révèle la fragilité de la filière par rapport au débit des cours d’eau et aux limites réglementaires de température.
C’est un fait un peu oublié: l’eau est indissociable de l’industrie nucléaire. Tout réacteur thermique a besoin d’un apport continuel en eau froide pour reconduire à l’état liquide la vapeur qui sort d’une turbine et poursuivre le processus de production d’énergie. C’est pour cette raison que les centrales nucléaires sont très majoritairement situées en bord de mer ou de fleuve au débit important. Toutes les centrales relâchent, dans le processus de refroidissement, une part importante de l’énergie produite sous forme de chaleur, soit dans l’eau vers l’aval des fleuves ou en mer, soit dans l’air.
L’enjeu ici n’est pas la sûreté des installations, mais la possibilité même de produire de l’électricité. En amont du circuit de refroidissement, un débit trop faible ou une température trop élevée ne permettent pas de refroidir suffisamment le circuit secondaire. En aval, quand l’eau de refroidissement est rejetée, la réglementation environnementale impose aussi un débit et une température donnés pour maintenir des conditions vivables pour la faune et la flore aquatiques, mais aussi, plus prosaïquement, pour maintenir le « bon état écologique » en diluant suffisamment les rejets de toute sorte.
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