Pour un pacte social de l'eau à Terrassa

Terrassa, 30 janvier 2023

Communiqué de presse de l'Observatoire de l'eau de Terrassa
[ traduction en français du communiqué en catalan ]

L'Observatoire de l'eau de Terrassa (OAT) souhaite rendre publique sa préoccupation quant à la situation économique à laquelle l'entreprise publique Taigua (NdT: dont le statut est équivalent à la SPL en France) devra faire face dans un avenir immédiat en raison de l'augmentation scandaleuse des prix de l'énergie qui a eu lieu depuis l'année dernière. Cette augmentation a entraîné une hausse généralisée des prix de la plupart des fournitures nécessaires au fonctionnement normal du service, lequel nécessite une rénovation urgente du réseau de distribution. Selon les informations du rapport 2021 de gestion de Taigua, cette situation imprévue a un effet très négatif sur le pouvoir d'achat de l'entreprise obtenu avec les tarifs actuels, le pouvoir d’achat étant inférieur de 77% à ce qu'il était au début de 2014.

Pendant la gestion privée de Mina-Agbar, il était très difficile de connaître le bilan des profits et pertes. En 2013, sous la pression de la Taula de l’Aigua, Mina-Agbar a rendu public des bénéfices nets de son activité de gestionnaire à Terrassa d'environ 616 401 €, alors qu'en réalité l'activité de Mina-Agbar à Terrassa était bien plus importante, comme l'a démontré Taigua qui, au cours de ces quatre années de gestion publique, a obtenu des résultats, sans réviser les tarifs et en actualisant les salaires de son personnel, de plus de 3 millions d'euros de bénéfices par an.

Ces revenus nets ont permis à Taigua de continuer à investir dans l'infrastructure du service sans avoir besoin de recourir à des augmentations de tarif. Néanmoins, ils sont insuffisants pour combler le déficit d'investissement accumulé au cours des 75 années de gestion privée de Mina-Agbar, qui est estimé à environ 165 millions d'euros, dont 120 millions d'euros correspondent au remplacement du réseau secondaire, ce qui, sur un horizon de 30 ans, signifierait un investissement annuel de 5 millions d'euros/an, selon les informations du rapport 2021 de gestion de Taigua.

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Recours en justice du Comitato Umbro Acqua Pubblica contre Umbra Acque spa

25 Juin 2022

Action populaire auprès du tribunal de Pérouse par le Comitato Umbro Acqua Pubblica
Avec la gestion privée, les comptes ne sont pas équilibrés pour le citoyen.

Il est prouvé depuis longtemps que profits et services publics sont incompatibles et que la gestion privée maximalise les profits et laisse les dettes et les dysfonctionnements au public.

C'est le cas du service de l'eau qui, après presque 20 ans de gestion privée, a généré des profits et consolidé le patrimoine du gestionnaire grâce au financement public et à l'application de tarifs très élevés.

Alors que les citoyens économisent sur la consommation d'eau parce qu'ils sont sensibles à la préservation de la ressource, ainsi qu'à la facture, les politiciens, d'une part, s'alarment de la crise de l'eau (sécheresse et rationnement de l'eau) et, d'autre part, cautionnent le gaspillage et la surconsommation, comme par exemple, la perte de 50% de l'eau introduite dans le réseau de distribution. Ce taux de perte élevé est causé par la défaillance des opérateurs incapables de réaliser les investissements prévus pour le renouvellement du réseau et la réparation de fuites.

Le cœur du problème est que la gestion privée de services publics essentiels (santé, transport, école...) dans notre cas, le service de l'eau, ne peut qu'entraîner des coûts de gestion élevés, un gaspillage des ressources, une dégradation des infrastructures, une précarité de l'emploi, une perte des compétences professionnelles.

Tout cela a été mis en évidence par le Comitato Umbro Acqua Pubblica qui a poursuivi devant le tribunal de Pérouse Umbra Acque spa, gestionnaire du service de l'eau de 38 mairies de l'Ombrie, avec une action populaire, vu l’inertie de l'assemblée des municipalités qui devait contrôler l'activité du gestionnaire. L'assemblée des municipalités au lieu d’exiger qu’Umbra Acque spa respecte le contrat de gestion, en appliquant si nécessaire les pénalités prévues, a continué durant toutes ces années à souscrire à tout ce qui venait du gestionnaire sans effectuer un quelconque contrôle.

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STAL salue la décision de la municipalité de Setúbal de récupérer la gestion de l'eau et de l'assainissement

STAL se réjouit du vote par le conseil municipal de Setúbal, le 24 novembre 2021, de la récupération de la gestion publique de l'eau et de l'assainissement par la municipalité, mettant ainsi fin à la concession à des entreprises privées adoptée en 1997 par le parti socialiste, une décision marquée par plusieurs soupçons, dans laquelle EPAL - la principale entreprise publique de l'eau au Portugal - s'était même vu interdire de concourir par la ministre de l'Environnement de l'époque, Elisa Ferreira, favorisant ainsi clairement les intérêts privés.

La décision proposée maintenant par le parti communiste et la coalition des verts-CDU, correspondant à un engagement électoral pris lors des dernières élections locales par cette force politique, a été adoptée avec les votes en faveur des socialistes et l'abstention des sociaux-démocrates. Selon la note publiée par la municipalité, "la gestion publique effectuée par des services municipaux ou des services municipalisés est celui qui s'adapte le mieux à la réalité" et qui, d'un point de vue financier, "devrait représenter une valeur ajoutée supérieure" pour la municipalité de Setúbal "et de meilleures conditions tarifaires pour les usagers".

Pour STAL, il s'agit d'une grande victoire pour la population et les travailleurs, et constitue un autre exemple - après Mafra, Paredes et Santo Tirso, qui ont aussi mis fin aux concessions - qui dément la supériorité proclamée de la gestion privée et confirme que les secteurs de l'eau et de l'assainissement ne doivent pas quitter la sphère publique. 

À cet égard, le syndicat rappelle qu'à Fafe, où Indáqua facture l'une des eaux les plus chères du pays, le contrat se termine à la fin de 2021, ainsi qu'à Trancoso, une autre localité, et il réaffirme ainsi la demande que ces municipalités mettent fin à la privatisation. 

Pour cette raison même, STAL continuera à se battre pour une loi qui empêche la privatisation, sous quelque forme que ce soit, de ces services essentiels et exige la remunicipalisation des services privatisés par des contrats abusifs déjà déclarés illégaux par la Cour des comptes. 

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Manifestation contre un projet de bassine à Epannes

Ce samedi 26 mars, plus de 7 000 personnes se sont rassemblées dans les Deux-Sèvres à la Rochénard, une mobilisation d'une ampleur inédite contre les projets de méga-bassines qui accaparent l'eau dans la région. La manifestation s'est poursuivie par le démontage du réseau d'alimentation d'une future bassine, qui prélevera l'eau au détriment des besoins des habitants de Vallans en eau potable.

Le cortège festif et coloré s'est rassemblé sur le site d'un des projets de bassine de 220 000 m3 et 7 hectares, Sev5, où habitants, paysans, syndicalistes, naturalistes, militants du climat, ont rappelé leur détermination à stopper ces projets pour protéger et partager les ressources en eau. Munis de bêches, de plants et de semis, les participants ont encerclé puis replanté et occupé l'espace de cette bassine en projet... devant appartenir, entre autres, au président de la FDSEA des Deux-Sèvres.

Les manifestants ont ensuite excavé et prélevé plusieurs sorties d'eau du réseau de pompage de la bassine en projet d'Epannes. Lors de la dernière manifestation, le débâchage d'une bassine et le démontage d'une pompe avait montré la fragilité de ces infrastructures, encore démontrée aujourd'hui par le prélèvement et la mise hors service de cette partie du réseau - malgré un dispositif policier disproportionné et portant atteinte à la liberté de manifester. Une nouvelle d'autant plus importante que ce réseau de pompage devait servir à détourner l'eau des habitants de Vallans, mais aussi à concentrer les droits d'eau pour une poignée d'exploitants agricoles, au détriment de tous les autres. Ce montage démontre bien que les bassines serviront à augmenter les prélèvements d'eau et pomper toujours plus dans les nappes phréatiques, malgré ce que veulent faire croire les promoteurs de ces bassines.

En fin de journée, malgré les tentatives répétées de bloquer l'arrivée des tracteurs et les interdictions préfectorales, les manifestants ont finalement réussi à faire la jonction avec eux, alors même que les paysans sont les premières victimes de ces projets d'accaparement d'eau, typiques de ce modèle agro-industriel.

L'ampleur et la détermination inédites de ce nouveau rassemblement ne sont pourtant qu'un début : les manifestants appellent d'ores et déjà à un printemps maraichin et à plusieurs mois de mobilisation intense contre les méga-bassines tant que ces projets ne seront pas stoppés.

Alors que le gouvernement semble vouloir soutenir et financer tous les projets de méga-stockage d'eau en France et suite au Varenne de l'eau, co-piloté par la FNSEA et les agro-industriels,

Alors que la société anonyme des Deux-Sèvres se targue du remplissage d'une première bassine à Mauzé-sur-le-Mignon, dans un contexte de grave déficit hydrique des nappes phréatiques et des rivières,et annonce pouvoir démarrer trois nouvelles méga-bassines (Priaires, Epannes et Sainte Soline),

Alors qu'en réponse, des débâchages de bassines se multiplient en Poitou-Charentes,

Nous amplifierons toujours plus notre mobilisation et nos résistances face à ces projets aberrants.

No bassaran !

Penser les glaciers comme des acteurs d’un monde que nous habitons en commun

En 1944, alors que la seconde guerre mondiale fait rage et brutalise le monde, Aldo Leopold se pose la question de l’« éthique de la terre ». Face à l’humanisme brisé et aux milieux de vie ravagés, cet ingénieur forestier américain nous enjoint d’adopter le point de vue d’une montagne pour nous décaler intérieurement et nous donner les moyens de changer de monde. Et si nos existences étaient mêlées à celles des autres êtres vivants et entités mouvantes, et si, ensemble, ils formaient un réseau tendu vers un devenir commun ? Et si les humains, les animaux, les montagnes, les forêts, les rivières, les glaciers et les prairies partageaient plus qu’une simple relation d’utilitarisme, et s’ils coexistaient au-delà, ou en deçà, des formes étriquées de calculs coûts-intérêts que nous, humains issus de la modernité industrielle, leur avons assignées ? Telles sont les questions qui animaient le précurseur de la pensée écologique il y a plus d’un demi-siècle ; telles sont les questions que nous souhaitons reposer aujourd’hui.

Notre histoire parle d’un glacier. Un glacier qui surplombe une vallée encaissée des Hautes-Alpes, au pied de la Meije, dans le canton de La Grave. Un glacier sur lequel une entreprise d’exploitation a décidé de construire un troisième tronçon de téléphérique, dont l’arrivée culminerait à 3 600 mètres, devenant ainsi le digne concurrent de l’aiguille du Midi chamoniarde. Cette infrastructure ouvrirait, dans l’avenir, la possibilité de créer un énième super-domaine de ski, permettant à terme de relier les stations de l’Alpe-d’Huez, des Deux-Alpes et de La Grave.

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